Pastorale des Jeunes de Bruxelles : Rue de la Linière, 14 - 1060 Bruxelles (Saint-Gilles)
Tél. : 02.533.29.27 et 0476.060.234 - E-mail : jeunes@catho-bruxelles.be
Echos des jeunes en confinement
Pendant cette période d'isolement liée à la pandémie, nous avons vu fleurir partout sur internet et dans la ville de nouvelles initiatives pour vivre sa foi et être proche des autres malgré le confinement. Les jeunes y ont la part belle, ils nous en parlent ...
Philomène – Pôle Jeunes Ixelles
Lorsque le confinement a été annoncé, à la Mezza (l'une des colocations jeunes pros du Pôle Jeunes XL), nous avons décidé de nous réunir pour réfléchir ensemble à ce que nous voulions vivre durant ce temps si particulier.
Nous avons décidé de garder la prière suivie du déjeuner ensemble le matin. Certains d'entre nous se sont motivés pour faire du sport ensemble avant de commencer à travailler ! Nous veillons aussi à ce que chacun soit respecté dans ses propres besoins (de solitude par exemple). La vie de colocation n'est pas toujours facile... mais elle nous apprend à dire les choses en vérité et à se pardonner : beau challenge !
La mise en place d'un programme corporel et spirituel sur la page Facebook du Pôle Jeunes XL a permis de vivre de beaux moments d'échanges et de rires ! Nous avons décidé de sortir trois vidéos par semaine pour soutenir les jeunes dans leur confinement : une vidéo sportive le lundi, une méditation ou témoignage le mercredi et une homélie filmée le dimanche. Un beau programme pour tenir bon sur la durée et ne pas oublier que le Bon Dieu ne nous oublie pas et qu'Il ne cesse de nous envoyer plein de grâces !
Lucie – Feel God
La vie est spéciale en ces temps-ci. Tous nos repères nous ont été enlevés et nous avons été plongés dans l’inconnu. Pour moi, ça n’a pas été simple de m’adapter à la situation. D’habitude très active et sociable, je passe peu de temps à la maison, toujours entourée de mes amis. Le fait de devoir, du jour au lendemain, changer de mode de vie et me passer de ce qui m’apporte habituellement la joie et la sécurité a été dur pour moi. J’avais également de nombreux projets artistiques qui devaient se finaliser en cette fin d’année. Ils ont tous dû être reportés. J’ai fait face à beaucoup d’anxiété lors des premières semaines de confinement. Mais, à travers chaque épreuve, j’ai une profonde conviction que Dieu veut nous toucher et nous rejoindre. J’ai vraiment senti la main de Dieu s’étendre sur ma vie et je l’ai entendu me demander de Lui faire confiance et de remettre mes projets entre Ses mains. Ce fut donc un moment d’introspection et d’approfondissement de ma foi. J’ai senti cet appel se renouveler au fond de moi, cet appel de louange et d’intimité avec notre Père céleste. J’ai renouvelé cet engagement avec Dieu. Je pense qu’en cette période un peu particulière où nous pouvons avoir l’impression qu’on nous enlève la vie et l’espérance, la seule chose à faire est de se rappeler que Dieu seul est la vie. Si nous retournons nous blottir dans Son cœur et fixons nos regards sur Lui et Lui seul, la vie nous sera donnée en abondance. Voici le verset qui m’a accompagnée tout au long de ces semaines particulières : « Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance » (Jérémie 29, 11).
Voilà donc ce qui m’a donné l’envie d’être réellement présente sur la toile avec Feel God. Je me suis dit qu’en tant que leaders de louange, nous devions offrir des occasions aux gens de louer chez eux. Bien sûr d’une nouvelle manière, car nous ne pouvons pas louer avec eux en chair et en os. Mais j’aime me dire que la louange est notre bouée de sauvetage et notre ascenseur nous menant tout droit dans les bras du Père. C’est donc tellement important de louer Dieu, peu importe les circonstances. Et quoi de mieux que les réseaux sociaux pour être proche des gens et être porteur de louange au quotidien ?
Très rapidement nous est venue l’idée de faire des lives avec des invités. J’aimais l’idée de faire fructifier cette unité chrétienne en ces temps troublés. Que le corps du Christ soit fort et beau et qu’il éclaire et réchauffe les réseaux. Nous avons ensuite lancé le projet des covers confinement sur Youtube, également avec des invités depuis quelques semaines. J’aime me dire que nous contribuons à l’annonce de la Parole de Dieu et qu’à travers nous, Dieu peut réconforter des cœurs.
Nous avons eu pas mal de retours, les gens aiment et sont touchés. C’est sûr qu’en tant que projet de foi, ça demande plus de travail pour acquérir une certaine légitimité, casser les préjugés et atteindre les gens dans ce qu’ils vivent. Mais ce n’est pas impossible ! C’est d’ailleurs beau de voir que les gens suivent de plus en plus le projet ! Pour nous, c’est une réelle joie ! Une belle grâce du confinement !
Ina, jeune bénévole allemande à la « Youth Community » de l’association Poverello.
Ça peut avoir l’air bizarre de dire une telle chose pendant un temps si différent mais nous avons de la chance : nous vivons en petite communauté, nous partageons les repas et les prières, nous avons quelque chose à faire en prenant soin des résidents qui habitent avec nous. Nous ne sommes pas seuls, nous ne craignons pas de perdre notre travail, nous ne sommes pas isolés ni physiquement ni spirituellement, nous ne passons pas toute la journée à côté des affiches « restecheztoi » en nous demandant où rester alors. Le temps de confinement au Poverello est sûrement autre avec l’absence de la vie quotidienne au restaurant, il nous a limités dans nos actions et surtout dans le contact avec nos amis plus défavorisés qui viennent normalement chaque jour au restaurant. Mais en même temps, nous avons pu nous connecter différemment avec le réseau social du quartier en échangeant plus de dons de nourriture, nous avons pu adapter notre façon de rencontrer les gens dans la rue en respectant la distanciation, nous avons pu prendre le temps pour arranger notre lieu et nous préparer à une réouverture du restaurant qui ne sera pas le même qu’avant. Le temps de confinement nous a appris beaucoup et n’a paradoxalement jamais cessé de nous faire remarquer combien nous sommes en communion avec tous ceux qui vivent ce temps seul, dans la rue, en peur. Espérons que « le temps d’après » nous donnera de grandir de cette expérience et de continuer de transformer des limitations en de nouveaux moyens de connexion.
Père Philippe Berrached, aa, aumônier des étudiants du campus UCL-en-Woluwe (Alma).
La fermeture des cours en présentiel et les mesures de confinement ont profondément modifié ma vie. Dans les quelques jours qui ont suivi ces décisions, il a fallu se réorganiser et deux voies ont été choisies : le numérique et la disponibilité.
Avec ma communauté assomptionniste, nous avons décidé de diffuser nos offices (laudes et vêpres) puis de diffuser la messe via Facebook. Cela nous a étonnamment ouverts à un plus grand nombre de personnes. Avec un peu plus de technologie, nous avons pu intégrer par des vidéos des lecteurs, ce qui permet une participation virtuelle mais vivante. Il y avait aussi un besoin de continuer le rendez-vous de la messe des étudiants du mercredi mais par vidéoconférence, on se retrouve ainsi chaque mercredi à 20h sur internet pour partager (par exemple sur le film « Douze hommes en colère ») et aussi prier. C’est un besoin de partager les soucis, les nouvelles. Puis j’ai lancé une chaîne Youtube où je fais « Enfin », une homélie en… 3 min… Oui, la vidéo oblige à être plus concis, cela change car c’est choisir non seulement des mots mais aussi des images pour méditer un texte d’Évangile. J’ai aussi fait une petite série d’enseignements en 4 min sur « comment choisir » et on se retrouve via Zoom avec la chorale du centre œcuménique. Bref, c’est beaucoup de numérique, j’en perçois toute la force et la pertinence et en même temps le besoin de rencontres… réelles…
Pour cela, je me suis rendu disponible. Des envois de petits messages via Messenger ou des SMS à des étudiants ont permis de maintenir le lien. Certains ont demandé de pouvoir marcher ou courir. J’ai donc repris le sport comme forme d’accompagnement, c’est utile pour moi et ma santé. Je découvre aussi que le confinement, s’il a été bien vécu et accepté au départ, plus le temps avance, moins il est compris. C’est aussi le temps de s’interroger sur ce qu’il y a d’essentiel, l’envie de parler d’autres choses, de parler au-delà de la pandémie. L’inquiétude de la crise économique qui va suivre est chez les étudiants plus grande que celle pour le virus.
Enfin, personnellement, ce temps a été vécu plus spirituellement au travers de la lecture de théologie et d’ouvrages spirituels (Tauler, Thomas Merton). Oui, on peut être studieux.
Bref, j’ai vécu ce confinement avec ma communauté et en lien avec des jeunes ou des moins jeunes. Peut-être que j’en ressors avec un renouveau spirituel mais j’entends aussi une grande inquiétude quant à l’avenir… Et si une des solutions était en autres une spiritualité plus explicite et profonde ?
Le Festival Choose Live, cette rencontre pour ados tant attendue pendant les vacances de Pâques, a du être annulé cette année. Les organisateurs ont décidé de partir en ... live !
Fanny et Elodie (organisatrices)
Comme beaucoup d'autres activités, le festival Choose Life 2020 a dû être annulé.
Au début, nous étions tous un peu sous le choc de cette nouvelle. Nous avions travaillé toute l'année pour offrir aux jeunes un festival de folie et voilà que tout doit s'arrêter. C'est alors qu'il nous est venu l'idée de nous réunir pour créer un festival 2.0. Puisque les jeunes ne pouvaient plus venir au Choose Life, c'est le Choose qui viendra chez eux. Du 14 au 17 avril, pendant 1h de live chaque jour, nous avons essayé de faire revivre un concentré de Choose par une formule inédite. Grace à ce festival 2.0, on a pu toucher et transmettre l'esprit du Choose Life aux jeunes mais cela ne s'est pas arrêté aux jeunes car il y avait également des parents, des grands-parents et même des personnes qui ne connaissaient pas du tout le festival. Et ça, c'était une belle surprise ! Nous sommes satisfaits du résultat qui a dépassé nos espérances. Maintenant, nous espérons pourvoir bientôt tous nous revoir en vrai pour partager un moment convivial tous ensemble et échanger sur notre vécu de cette belle édition.
Laura (animée)
Avoir une version par internet du Choose Life était un moment génial et unique. C’était un moment de rassemblement et de réflexion pour toute la famille. C’était également chouette d’avoir quelques chansons parce que ça mettait une bonne ambiance dans la maison.
Madelaine (animée)
Bonjour, je m’appelle Madelaine et j’ai 14 ans. J’ai participé à trois festivals Choose Life dont un quelque peu particulier. Je suis arrivée dans ce camp grâce à ma soeur qui avait été elle-même invitée par des amies auparavant.
La première journée de mon premier camp, je me suis vraiment demandé comment ma soeur (qui avait déjà participé à plusieurs Choose life) avait pu aimer cet endroit. Mais très vite, je me suis fait plein d’amies ! Comme disent Bigflo & Oli dans leur chanson « Pour Un Pote » : « il y a la famille par défaut et y’a celle que l’on choisit ». Le Choose Life, ce n’est pas seulement des frats, des concerts et de la prière mais c’est une grande famille. En fait, le Choose n’est pas un simple camp catho mais c’est devenu pour moi, comme pour d’autres, un vrai havre de paix.
Tous les problèmes du monde extérieur, on les oublie et toutes les petites choses qui auraient pu créer des disputes dans la vie de tous les jours ne se font pas parce que tout le monde est gentil, attentionné, surtout pour le bonheur de donner de la joie et d’en recevoir en retour.
Le mercredi soir, quand tout est calme dans la grande salle, c’est comme un lieu de ressourcement. Quand on est assis par terre où le seul bruit est celui d’une musique douce accompagnée de pleurs, on pense à Dieu, à nos regrets et nos remords, on se sent délivré d’un poids qui nous donnait le cœur lourd quand nous n’étions pas honnêtes envers nous-mêmes.
Après quelques années, on n’a plus ENVIE de cette semaine de Pâques au Choose mais on en a BESOIN !!!
Tout ça n’a pas pu se faire cette année, rien n’était pareil… Mais les organisateurs, les animateurs et toutes les petites mains qui font en sorte que ce soit si magique n’ont pas laissé tout tomber. Grâce à toute la motivation de ces personnes derrière leurs écrans, nous avons retrouvé, tous les jours à 14h, les sentiments qui nous tenaient les années précédentes. Ils ont mis des semaines à faire en sorte que le Choose Live puisse se faire et c’est, après tout, cela qui nous importe. Même si ce n’était pas un vrai Choose Life comme on l’aime, on a reçu le plus important et le plus présent dans ce camp : l’AMOUR.
Joséphine (coordinatrice)
Ce festival 2.0 et ces rendez-vous 4 jours de suite pour des lives plus inattendus et plus riches les uns que les autres m’ont beaucoup apporté. En effet, grâce à la technologie, nous avons reçu de très beaux enseignements et témoignages qui, en cette période difficile d’isolation, aident beaucoup à voir le positif et à penser à autre chose. Les activités proposées permettaient de s’occuper, de réfléchir à sa foi. Les prières me plongeaient dans une ambiance particulière car le fait de savoir que tout le monde derrière son écran priait aussi, c’était une façon de se sentir uni. Ce rendez-vous quotidien me permettait d’être dans une bulle, le temps d’une heure, à l’abri de tout en passant un bon moment. On pouvait même discuter entre nous comme si on se retrouvait dans la vraie vie ! Et à la fin des lives, je partageais encore avec mes amis ou lors de temps entre animateurs. C’était une semaine très belle et très riche malgré que chacun soit chez lui !
Anne-Laure (animatrice)
Cette année, j'ai eu la chance de pouvoir participer au Choose Life, car celui-ci était en ligne. Une chance, oui, car initialement je ne pouvais pas y participer. Avant le début des lives, je me suis d'abord découverte moi-même : je suis capable de développer des compétences techniques pour apporter ma petite pierre à ce projet. Et puis les lives ont commencé. L'euphorie des premières minutes passée, j'ai étonnamment réussi à ma plonger dans l'ambiance, dans la prière, dans les chants et dans les réflexions des intervenants. De très nombreuses personnes ont donné une belle énergie (et beaucoup de temps) à ce projet et cela se percevait : j'ai ressenti une communauté malgré la distance. Le moment qui m'a le plus touché était celui de la prière en live de Matthieu Cossier qui a réussi à interagir avec les commentaires tout en chantant et priant. Merci à chacun !
Odile (animatrice)
Étant une adepte du Choose Life depuis maintenant 7 ans, c'est devenu un des moments les plus attendus de mon année. Un moment où je me permets de me ressourcer et de vivre ma religion à fond. Je vous épargne donc ma réaction et ma frustration quand j'ai appris qu'il n'aurait pas lieu cette année.
Heureusement, inventive, la coordination a trouvé un moyen de nous apporter le festival à la maison. C'est donc une heure par jour pendant une semaine que je me suis permise de m'isoler dans ma chambre à chanter (parfois même crier), à danser, prier, méditer et me ressourcer au travers du live qui nous était proposé.
Évidemment, ce n'était pas la même chose et c'est moins intense que de se retrouver tous ensemble pendant une semaine, mais l'ambiance, l'énergie, les chants et les prières qui font la marque de fabrique du Choose étaient au rendez-vous !
Les témoignages étaient tout aussi marquants que ceux que j'ai pu entendre les autres années et les temps de louange et de prière d'autant plus forts en cette période parfois très solitaire.
En bref, je n'aurais pas pu espérer meilleure substitution que ce qui nous a été permis de vivre même si, je ne vous le cache pas, c’était très étrange et me laisse avec un sentiment difficile à exprimer.
Gaëtane (animatrice)
Bonjour à tout le monde, je m’appelle Gaëtane, j’ai 18 ans et cette année, j’ai pu assister à mon troisième festival Choose Life et à mon premier en tant qu’animatrice. Mais cette année, ce festival était un peu particulier car, suite aux mesures prises en raison du coronavirus, celui-ci n’a pu se dérouler comme d’habitude en contact réel.
Cependant, il a pu se faire en contact virtuel. Oui, ce n’est pas la même chose. Mais, malgré le fait que j’ai suivi ce Choose Life à travers un écran d’ordinateur, j’ai pu malgré tout le vivre aussi fort, aussi profondément que si j’y étais vraiment. J’ai pu prier, chanter, danser et même faire des activités. Puis cela a fait grandir encore plus ma foi, j’ai pu découvrir de nouvelles choses sur le pardon ou comment témoigner de sa foi auprès des gens. Et même que la chose la plus simple pouvait être belle et rendre les gens heureux.
Au final même si ce festival était différent, il était tout aussi génial qu’en vrai et j’ai été heureuse de le vivre. Alors, rejoins-nous l’année prochaine mais cette fois pour vivre un véritable festival Choose Life avec tous les autres jeunes.